# Un autodidacte au grand talent
Être photographe s’apprend, et se vit quotidiennement.
Ce mois-ci, nous continuons nos rencontres avec nos clients passionnés et talentueux.
Michaël Palop, 28 ans, originaire de la région nîmoise, nous livre dans une interview intimiste son expérience de photographe autodidacte et curieux.
C’est parti !
Michaël, comme un grand nombre de photographes, aura commencé à pratiquer sérieusement la photographie relativement tard.
“J’en faisais quand j’étais plus petit, avec l’appareil de mes parents, mais jamais sérieusement”, nous confie-t-il.
En 2017, il est “mono” dans une colonie de vacances. Il photographiait les activités et les environs, sans prétention. Durant une soirée, il diffuse quelques photos dans un diaporama. Et l’une de ses collègues chamboule tout par ces quelques mots : “On voit que t’as un regard, une sensibilité qui est intéressante”.
Avec cette preuve de reconnaissance, le jeune nîmois se laisse progressivement séduire par cette pratique, qui devient peu à peu une passion.
“J’ai commencé avec le numérique, car je ne connaissais pas le monde de l’argentique. C’était lointain. C’était le temps de mes parents, de mes grands-parents. L’argentique est arrivé une bonne année après pour moi.”
“J’ai commencé à faire un peu de ville, de paysages. Et puis il y a eu le confinement.”
L’inspiration, principal moteur de l’apprentissage
Quand on s’intéresse aux photographes qui ont inspiré ce photographe nîmois, on constate que c’est d’abord par la plateforme Instagram que cela a commencé.
“Jonathan Bertin, Sophie Hustwick, […], William Eggleston, Matt Stuart, Cédric Roux, ce sont des personnes dont je suis le travail, et qui ont une valeur photographique importante pour moi maintenant », explique-t-il.
“J’analyse beaucoup. Je vais regarder comment ils font et cela va me permettre une nouvelle vision de la photographie, que je n’avais pas. Je regarde, j’observe. Je vais choisir toutes les parties qui vont m’intéresser. J’essaie de faire comme eux au début, puis je vais chercher à en faire ma propre création photographique.”
Ce n’est pas pour autant que les photographes plus anciens sont en reste. Et de nous confier : “Raymond Depardon m’a réconcilié avec le noir et blanc !”.
Il faut aussi apprendre à débuter
« Si quelqu’un veut débuter, il faut déjà commencer par apprendre les choses plus simples, et surtout, qu’il ne se mette pas la pression. Même si le résultat ne nous plaît pas, il faut se dire que c’est un début, qu’il faut commencer par quelque chose.”
Il ajoute “Apprendre à se documenter, à chercher l’inspiration, à aller voir le plus d’expositions, pour éduquer son œil, c’est important. Il faut aussi apprendre à débuter. Et ne pas oublier que la photo est un art qui se vit au moment présent.“
Quand on le questionne sur le nombre croissant de personnes qui se lancent dans la photographie argentique, sa réponse est mitigée : “Avec le fait qu’on soit une génération qui n’a pas connu l’argentique, c’est très bien que des gens s’y mettent. Mais il y en a quand même un certain nombre qui veut juste profiter de la hype. Certains vont réellement s’y mettre, en se focalisant dessus. Et là on assiste à une belle effervescence.”
Comme le remarque Michaël, il existe également de plus en plus de chaînes spécialisées sur l’argentique”, comme Thomas App par exemple.
Une expérience de la photographie empirique
“Ce que j’ai appris, notamment grâce à l’argentique, c’est qu’il faut apprendre à prendre le temps. Avec l’argentique, je me suis imposé d’avoir d’abord à réfléchir.”
Il poursuit : “Quand je vais sur un lieu, j’essaie de m’imprégner de l’ambiance qu’il y a de regarder autour de moi.”
Une fois qu’il a trouvé la zone d’intérêt, il attend, patiemment, que quelque chose se passe à cet endroit.
“Je travaille essentiellement en bas ASA, en 100 ou 200 ASA. En vivant dans le Sud, on est dans une région propice, où le temps ne change pas. En couleurs, je travaille principalement avec de l’Ektar 100, qui pour moi correspond vraiment à ce que je recherche en colorimétrie, pour des couleurs qui vont être très contrastées, mais très vives aussi.
C’est une pellicule qui est géniale, très polyvalente. Le grain le plus fin du monde, et je veux bien les croire quand je vois les résultats sur mes scans. Si Fuji n’avait pas discontinué la 400H, je l’aurais aussi mise dans mon classement, avec ses couleurs froides très intéressantes.”
Vu que je prends tout le temps les mêmes pellicules, je les connais et je sais comment elles réagissent.
“Je travaille essentiellement en bas ASA, en 100 ou 200 ASA. En vivant dans le Sud, on est dans une région propice, où le temps ne change pas. En couleurs, je travaille principalement avec de l’Ektar 100, qui pour moi correspond vraiment à ce que je recherche en colorimétrie, pour des couleurs qui vont être très contrastées, mais très vives aussi.
C’est une pellicule qui est géniale, très polyvalente. Le grain le plus fin du monde, et je veux bien les croire quand je vois les résultats sur mes scans. Si Fuji n’avait pas discontinué la 400H, je l’aurais aussi mise dans mon classement, avec ses couleurs froides très intéressantes.”
POURQUOI FAIRE DE LA PHOTOGRAPHIE ?
Chaque photographe a une pratique spécifique, avec un but qui lui est propre. Pour autant, il reste toujours intéressant de savoir qu’un photographe peut (ou veut) faire de ses photos. Il n’a donc pas dérogé à la question.
J’en imprime quelques-unes, pour voir ce que ça donne en agrandissement. J’ai tendance à les garder. Parfois, plusieurs pellicules se recoupent, sont dans la même veine, et je les rassemble en série, dans mes archives.
Quand on lui demande s’il aimerait exposer, il répond : « Les exposer, oui. Mais surtout, réussir à être sur un magazine. Je suis quelqu’un qui ne va pas chercher à tout prix à me faire connaître. Pour moi, si c’est diffusé rarement, ça aura plus de valeur que si c’est diffusé souvent. J’aimerais bien réussir à diffuser mon travail, pour à la fois valoriser mon travail et tout simplement me faire plaisir. Qu’elle se retrouve quelque part, et pas uniquement sur les réseaux sociaux. »
Une reconnaissance méritée, que nous ne pouvons que lui souhaiter !
On espère en tout cas que cet interview vous aura plu. Nous sommes en tout cas ravis d’avoir été à la rencontre de Michaël Palop, de vous avoir fait découvrir son univers et ses talents. On vous encourage évidemment à le suivre sur son compte Instagram, @michael_plp, et à nous envoyer un petit message pour nous dire ce que vous avez pensé de cet entretien 👌
On se retrouve le mois prochain pour un nouvel interview.