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ENTRETIEN AVEC FLORINE GARCIN DE LOMOGRAPHY

Lomography est une marque récente mais bien connue du monde de l’argentique. Florine Garcin, chargée de communication et des partenariats pour Lomography France, a accepté de répondre à nos questions.
C’est donc avec grand plaisir que nous vous partageons cet entretien très enrichissant.

# QUELLE EST L’HISTOIRE DE LOMOGRAPHY ?

L’aventure Lomography commence en 1992 suite à un voyage de nos fondateurs autrichiens à Prague qui vient alors d’ouvrir ses portes suite à la chute du rideau de fer qui séparait l’Europe en deux. Lors de leur voyage, ils découvrent le Lomo LC-A, petit appareil argentique compact fabriqué dans la banlieue industrielle de Moscou dont l’optique donne un rendu vibrant avec un vignettage marqué. Lomography est née de l’import de ce petit appareil à Vienne dans un premier temps, avant de prendre le monde d’assaut au point d’obtenir la distribution exclusive du Lomo LC-A.

# UNE GAMME COMPLÈTE

Notre gamme s’est ensuite étoffée d’autres appareils comme le Diana F+ ou le Fisheye, et nous avons proposé du film pour offrir une gamme complète à nos clients.

Nous avons développé au cours des 10 dernières années des émulsions inédites comme la Lomochrome Purple, la LomoChrome Metropolis et la Lomochrome Turquoise qui ont des palettes de couleur atypiques bien différenciées des autres acteurs du marché.

Aujourd’hui nous proposons une large gamme de pellicules en 35 mm, 120 et 110. Nous sommes d’ailleurs les seuls producteurs de films format 110. Nous proposons également de nombreux appareils à pellicule et instantanés tous dotés de fonctionnalités et de rendus uniques, et des accessoires pour numériser soi-même ses pellicules !

# COMMENT FABRIQUE-T-ON UNE PELLICULE ?

Tout commence avec la fabrication de la base du film, composée généralement d’Acétate dérivée du Cellulose mais d’autres matériaux peuvent être utilisés comme le Nylon.

Il faut imaginer à ce moment là d’énormes bobines de plusieurs mètres de diamètre, qui vont ensuite partir pour le couchage de l’émulsion dans de grandes machines qui opèrent dans le noir total pour ne pas voiler la chimie.

Cette émulsion contient des cristaux d’argent sensibles à la lumière, qui vont noircir plus ou moins fortement sous l’action d’un rayon lumineux.

Une pellicule N&B ne fait « que » réagir à la lumière sur une gamme de gris, là où une pellicule couleur a trois couches différentes traitées pour être séparément sensibles au rouge, vert et bleu.

Cela explique notamment pourquoi les pellicules couleur sont plus chères que les films noir et blanc, car le processus et les contraintes de fabrication sont beaucoup plus complexes !

De là, le Master Roll (la grosse bobine du début maintenant sensible à la lumière) et envoyée pour découpe, perforation et mise en cartouche.

# QUE PENSEZ-VOUS DU REGAIN D’INTÉRÊT POUR LA PHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE CES DERNIÈRES ANNÉES ?

Cela fait 30 ans que Lomography porte l’argentique au cœur de son identité, avec notamment ses 10 Règles d’Or et la prophétie annonçant que le futur serait analogique (The Future is Analogue).

Force est de constater que nous avions vu juste, et nous sommes ravis de voir des personnes ayant grandi uniquement avec le numérique se tourner vers l’argentique comme médium d’expression !

Bien que 100% argentique dans notre philosophie, nous proposons également plusieurs produits avec un usage possible en numérique : nos Objectifs Artistiques – basés sur des formules optiques datant du siècle dernier – sont déclinés en monture hybride pour Sony, Canon et Nikon pour le Petzval 55 par exemple, et nous venons de sortir les Digitaliza+ et Digitaliza Max dédiés à la numérisation de négatifs avec appareil reflex ou smartphone.

# L’APPROVISIONNEMENT EN MATIÈRES PREMIÈRES SEMBLE DE PLUS EN PLUS COMPLIQUÉ DANS LE MONDE DE L’ARGENTIQUE. LA SITUATION PEUT-ELLE S’ARRANGER SELON VOUS ?

Oui, nous ne faisons pas exception aux pénuries qui touchent l’ensemble de l’industrie de manière générale suite à la pandémie que nous avons traversée ces deux dernières années.

Cela s’explique par une demande accrue sur des stocks de matière première qui n’ont pas été renouvelés pendant deux ans, à laquelle s’ajoute une demande sur le transport international supérieure à ce que les bateaux en circulation peuvent fournir actuellement.

De la même manière, les chaînes de production de pellicules étaient dimensionnées pour satisfaire une petite communauté, un marché de niche, et cela prend du temps d’adapter les outils à l’explosion de la demande au niveau global.

Nous faisons au mieux pour gérer nos stocks de manière à satisfaire tout le monde – professionnels et particuliers – sur la durée, mais des pénuries peuvent en effet arriver en dépit de nos plus grands efforts.

# DANS UNE ÈRE OÙ TOUT DEVIENT DE PLUS EN PLUS NUMÉRIQUE, ET AVEC UNE COMMUNAUTÉ GRANDISSANTE À L’INTERNATIONAL, EST-CE QUE VOUS ORGANISEZ TOUJOURS DES ÉVÈNEMENTS “DANS LA RÉALITÉ” ?

Oui, Lomography c’est une grande communauté en ligne composée de milliers de membres qui partagent leurs photos analogiques sur leurs LomoHomes mais c’est aussi des rencontres, des évènements, des expositions dans le monde “réel” ! La preuve est d’ailleurs qu’une LomoWalk est organisée avec vous à l’occasion de la Brocante Argentique Montpellier en même temps que votre concours photo !

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